Commençons par énoncer quelques vérités premières : oui, le régime algérien veut déstabiliser le Maroc, il en a fait son objectif majeur et presque sa raison de vivre. Oui, ce même régime a tout fait et fera tout pour essayer de démembrer le Maroc et attenter à son unité nationale et à son intégrité territoriale. Oui encore, le régime d’Alger, sûr de lui et hégémonique, rêve de façonner le Maroc et ses institutions à l’image que lui inspirent ses rêves d’un autre âge. Oui enfin, la junte algérienne fera la sourde oreille et rejettera les appels marocains au calme et à l’apaisement.
Pour la réalisation de ses objectifs, le régime algérien ne reculera devant rien, n’épargnera ni peine ni argent, quitte à franchir des lignes rouges, à piétiner des principes et à violer des règles… et à se ridiculiser.
Le Maroc ne se laissera pas émouvoir par la pantalonnade pathétique qui a été récemment orchestrée à Alger par quelques hurluberlus manipulés par les services algériens. Une pâle copie de polisario, lui-même en carton-pâte… La question qui se pose est de savoir si le ou les généraux algériens qui sont à la manœuvre ont bien pesé les conséquences de leur geste. Peu importe qu’il s’agisse de l’initiative isolée d’un seul d’entre eux ou d’une action concertée et collectivement assumée. La démarche s’inscrit dans la continuité d’une politique systématique de soutien et d’encouragement au séparatisme dans un pays voisin, au mépris de toutes les chartes internationales. Or, l’Algérie prend des risques et joue avec le feu, tant il est vrai que « celui qui habite une maison en verre ne doit jeter de pierres à personne ». L’Algérie est bien plus menacée par les démons du séparatisme, aussi bien au nord qu’au sud. La revendication kabyle est bien plus sérieuse et plus enracinée que les élucubrations d’un groupuscule sorti de nulle part et dépourvu de toute crédibilité.
Une des réponses possibles du Maroc, la première option qui vient en réalité à l’esprit de la majorité des Marocains, serait, dans un acte de réciprocité, d’inviter les Kabyles à ouvrir un bureau à Rabat et de les « cornaquer » dans les forums internationaux. Si le Maroc s’y met, il saura y faire et la diplomatie algérienne sera à la peine. Œil pour œil, dent pour dent. Une telle mesure jetterait les généraux algériens dans l’effroi et le désarroi et provoquerait un accès de fièvre et d’hystérie dans leurs médias. Souvenons-nous de la folie qui s’est emparée de la diplomatie et des médias algériens lorsqu’un ambassadeur marocain avait évoqué le droit à l’autodétermination de la Kabylie. Une phrase, une seule, avait suffi à déstabiliser le régime algérien, décidément bien fragile. On peut imaginer le « p… de plombs » que provoquerait une mesure de réciprocité marocaine, voire simplement une visite au Maroc du dirigeant du MAK Ferhat Mhenni.
Sachant parfaitement cela, le régime algérien a quand même osé.
En s’aventurant sur un terrain aussi glissant, ce régime militaire dictatorial a vraisemblablement estimé que le rapport risque/gain était favorable. Alger, on le sait, est partisan du jusqu’au-boutisme et du saut dans le vide. La logique incompréhensible de certains responsables algériens fait que, pour nuire au Maroc, ils n’hésitent pas à sacrifier les intérêts de leur pays, comme ils l’ont montré lors de la fermeture du GME .
Tout compte fait, appliquer la loi du talion serait tomber dans le piège que les dirigeants algériens veulent tendre au Maroc. Exaspérés au maximum par le succès des initiatives diplomatiques royales, notamment dans la région ; rendus furieux par le calme et la retenue de leurs voisins, qui ne répondent pas à leurs insultes mais, bien au contraire, leur tendent la main, les généraux algériens, déroutés, font ce qu’ils savent faire : une énième provocation dans l’espoir d’obtenir une réaction impulsive qui mettrait le Maroc dans le même sac qu’eux et le ferait descendre à leur niveau.
Pour le moment, c’est Alger qui a perpétré un nombre incroyable de méfaits à l’encontre du Maroc, dûment répertoriés, alors que le casier judiciaire de ce dernier reste immaculé. On peut parier qu’il le restera. Que les agitateurs s’agitent, que les provocateurs continuent à provoquer, le Maroc restera imperturbable.
Les Marocains, et plus particulièrement les enfants du Rif, sauront donner la réponse appropriée aux gesticulations sans lendemain d’un régime voyou.