dimanche 20 septembre 2020

"L'Historiographe du royaume": Beaucoup de bruit pour peu de choses

Tahar Benjelloun nous avait annoncé un livre « passionnant », un roman « remarquable à tous points de vue», qui promettait de « faire du bruit », surtout au Maroc. De quoi piquer la curiosité de tous les Marocains. 

Il s'agit de « L'Historiographe du royaume », de Maël Renouard (Grasset), que je viens de refermer. C’est une fiction imaginée par l’auteur, qui, nous dit on, « connaît bien » l’histoire du Maroc, même s’il n'y a jamais mis les pieds. Il ne fait pas de doute qu’il s’est bien documenté sur le sujet, puisant aussi bien dans les livres d’histoire ancienne que dans des œuvres plus récentes, sans compter la presse et Internet.

Je le dis sans détours : J’ai été déçu. La montagne a accouché d’une souris, ou, comme disent les Espagnols «Mucho ruido y pocas nueces » (beaucoup de bruit et peu de noix). A aucun moment, je n’ai été captivé par l’histoire, décousue, de cet Abderrahmane Eljarib, un camarade de classe du prince Moulay Hassan et, plus tard, « historiographe du royaume ».

Mes attentes étaient peut-être excessives, ou alors le roman ne s’adresse pas aux Marocains. Tout récit comportant des erreurs factuelles et des invraisemblances est irrémédiablement décrédibilisé. Or, le roman de Renouard en fourmille :

-          Dès la page 12, le ton est donné : Le jeune Abderrahmane, sélectionné pour étudier au Collège royal, arrive à la gare de Rabat. Il monte pour la première fois de sa vie dans une voiture, dont il apprendra plus tard « que c’était l’une des voitures qu’empruntaient les princesses ou les concubines favorites, pour se rendre dans la ville sans être vues ». Une voiture de princesse envoyée à un adolescent, tout futur élève du Collège royal qu’il soit, voilà qui est singulier. Comme si le palais royal manquait de voitures…

Ce n’est pas la seule invraisemblance :

-          Eljarib est nommé « gouverneur académique de Tarfaya et des territoires légitimes ».  Qu’est-ce qu’un « gouverneur académique » ? Que sont les « territoires légitimes » ?

-          Le « gouverneur » se rend en voiture à Tarfaya, conduisant lui-même une jeep sur près de 1000 kilomètres. La jeep porte les insignes de la garde royale, « un corps d’élite ancien parmi les forces armées », précise l'auteur ! Un gouverneur sans chauffeur et voyageant dans un véhicule militaire : Peu plausible.

-          En cours de route, le gouverneur passe la nuit dans un hôtel miteux, dans une des chambres les plus inconfortables...  Inimaginable.

-          Le seul représentant officiel avec qui Ssi Abderrahmane aura affaire à Tarfaya est le directeur de l’école primaire, Abderrezak Hammoudi. Où sont passées les autorités locales ? Un condisciple du roi, envoyé par le Palais, qui n’est accueilli ni par le gouverneur de la province, ni par le chef de la sûreté, ni même par un caïd…

-          Eljarib fait la connaissance d’un « vieil homme », auquel l’auteur donne le nom de Ibrahim Kattani. Au Maroc, on écrirait plutôt Brahim Kettani.

-          Eljarib reste sept longues années à Tarfaya. Que nous raconte-t-il sur la ville ? Ses gens ? Quelle activité y a déployé le « gouverneur académique » ? Sept années pendant lesquelles il ne s'est rien passé. Ah si, dans ses moments de solitude, Eljarib y a conçu le projet extravagant d’une mer saharienne, dont il ne parlera finalement pas au roi…

-          Avant de quitter Tarfaya, il laisse la jeep à Hammoudi, le directeur de l’école primaire, promu pour l’occasion explorateur des contrées sahariennes, « dès qu’elles seraient réunies au royaume, afin de repérer là-bas les sites les mieux faits pour recevoir des établissements d’enseignement supérieur ». Pas moins. Le ministre de l’enseignement et son délégué régional apprécieront. 

-          Nommé historiographe du Royaume, il est installé dans ses fonctions par le roi en personne au cours d’une cérémonie d’une « simplicité extrême » (sic !). Son prédécesseur et lui-même prononcent chacun un discours devant le roi (resic !), qui a «quelques mots chaleureux pour l’un et l’autre » (re-re-sic !). Trois erreurs dans le même paragraphe.

-          A Rabat, Eljarib, haut fonctionnaire au Palais, part à la recherche d’un logement. Au Maroc cela ne se passe pas comme ça. 

-          Autre erreur : « Une part importante de [son] travail consiste à assister le roi dans la préparation de ses textes et discours ». Non, ce n'est pas le travail de l’historiographe, qui prend note du présent pour écrire l’histoire.

-          M. Renouard commet une erreur : Dans tous les pays, le chef de l’Etat ne remet pas leurs lettres de créance aux ambassadeurs étrangers, mais les reçoit d’eux (p. 119).

-          Page 121 : Un consul du Maroc à Tachkent ! Pourquoi diable le Maroc enverrait-il un consul en Ouzbékistan ?  Confusion entre un ambassadeur et un consul?

-          L’ambassadeur de France, à Skhirate, le 10 juillet 1971, s’écrie, en présence du roi et Oufkir, ce dernier en maillot de bain: « Quand le ministre de l’Intérieur est en slip, le roi est nu !» Téméraire ou stupide, le diplomate français ? 

-          Pendant les événements de Skhirate, le roi essaie de réconforter ses compagnons d’infortune. Il s’adresse à eux en les appelant « mes amis ». Ce n’est pas le langage des rois.

-          Au total, l’auteur consacre 33 pages aux événements de Skhirate et de longs développements à l’attaque contre l’avion royal, en août 1972. On n’y apprend rien qu’on ne sache déjà. Seuls ajouts: un « olibrius » égaré au milieu des invités de marque et le geste courageux, mais totalement invraisemblable, d’Eljarib qui se fait passer pour le roi, pour le protéger. 

-          L’événement principal du roman est la préparation des festivités du trois-centième anniversaire du règne de Moulay Ismaël. Une telle commémoration est inimaginable au Maroc. C’est grotesque, mais M. Renouard y croit, ou fait mine d’y croire, jusqu’au moment où le roi décide de tout annuler. Tout ça pour ça. Dans l’intervalle, l’auteur aura eu l’occasion de disserter longuement sur Moulay Ismaïl, Louis XIV, la princesse de Conti, Abdallah ben Aïcha, Hadj Mohammed Témim et même les célébrations grandioses de Persépolis en Iran. La fiction cède trop souvent la place à la chronique historique pure et simple. 

-          Même l’histoire de la « Vallée heureuse », à Meknès, n’échappe pas à la sagacité de Renouard, qui a tenu également à éclairer le lecteur sur l’épisode des schistes bitumineux.

-          Enfin, cerise sur le gâteau, il raconte comment le roi, désireux de voir son historiographe se marier, prend lui-même les choses en main et lui fait la surprise de le mettre en présence de « Morgiane », dans une mise en scène surréaliste.

Soit dit en passant, il n’y a pas de Morgiane au Maroc, Marjana à la rigueur…

Que dire de plus ?

Le récit, dont « la véracité est énorme et précise » (selon T. Benjelloun), est décevant. Ceux qui attendent des révélations en seront pour leurs frais. Renouard, dont on a annoncé qu'il « dit tout, sans complexe, sans censure », en réalité, ne dit rien, ni sur le métier de « gouverneur académique », ni sur celui d’historiographe, encore moins sur Feu le roi Hassan II. On chercherait en vain le «portrait sans concession » du défunt roi, la part étant faite des rumeurs malveillantes et des potins usés jusqu’à la corde glanés ça et là. Tout cela a déjà été écrit. Pour tout dire, c’est du réchauffé. Il y a des sources plus sérieuses et mieux documentées pour connaître le grand roi disparu.

Le roman est peut-être bien écrit, je ne saurais dire, n’étant pas critique littéraire, je ne m’estime pas qualifié pour en juger, mais son auteur aurait dû mieux se renseigner sur le Maroc et sur les us et coutumes de ce pays.

dimanche 6 septembre 2020

Gardien de voitures, un « métier » qui n’en est pas un

 Extorsion ou mendicité ?

Ils font partie du paysage. Ils sont partout, ils surgissent et prolifèrent, tels les champignons après la pluie, dès qu'il y a quelques voitures garées. Disparus pendant le confinement, ils ont refait surface aux mêmes endroits.

C’est le seul cas connu où on doit payer pour un « service » qu’on n’a généralement pas sollicité, service, au demeurant, qui n’existe pas ou si peu. Paiement obligatoire sans contrepartie.

Les « prestataires » ? Les gardiens de voitures.

Qui sont ces gardiens ? Ont-ils l’autorisation d’exercer ce « métier » ? Dans quelle mesure leur responsabilité est elle engagée en cas de problème ?

 


Qui sont les gardiens de voitures ?

Ce sont des personnages qui, parfois, prétendent garder votre voiture malgré vous. Ils sont affublés d’une blouse bleue ou grise, ou d’un gilet multi poches, genre chasseur ou pêcheur, de plus en plus d’un gilet réfléchissant, souvent jaune, parfois orange. Aucune référence particulière n’est requise, seulement l’attirail professionnel du bon gardien : un gilet, un sifflet et, éventuellement, une sacoche, parfois un gourdin. Pour le reste, il faut du culot, une voix qui porte, des jambes agiles et, à l’occasion, une bonne dose d’agressivité.

Un touriste étranger a ironisé à bon compte sur les « gilets jaunes » marocains, une spécificité locale. La plupart du temps ce sont des hommes, mais il y a ça et là des femmes. Certains sont des pères de famille, des gens honnêtes, d’autres sont des marginaux ou des repris de justice. Il paraît que les diplômés sont de plus en plus nombreux. Il y a même, désormais, des enfants et des « personnes à mobilité réduite ». Certains arborent un badge, d'autres n'ont aucun signe distinctif.

Les gardiens autorisés et les autres

Dans cette corporation qui pratique un « non métier », il y a des vrais et des faux gardiens. Suprême absurdité d’une situation étrange car les « vrais » gardiens eux-mêmes n’ont pas de statut légal. Comment alors distinguer les uns des autres ?   

Il y a, d’un côté, les parkings gérés par la commune et, de l’autre, des personnes qui exercent le gardiennage sur la voie publique :

1-      pour la première catégorie, la procédure légale voudrait qu’un appel à manifestation d’intérêt soit lancé, suite auquel une enchère est organisée. L’autorisation est alors octroyée à la meilleure offre de prix.

2-      Pour la deuxième catégorie, il faut déposer une demande auprès des services communaux ou de l’arrondissement concerné. Certains, cependant, s’improvisent gardiens, sans autorisation ni permis. Il suffit de dégoter un bon secteur inexploré et de s’imposer par la force. Dans les zones bleues, aucune autorisation n’est attribuée, autrement dit tous les gardiens sont dans l’illégalité.

Redevance

Pour les zones de gardiennage délimitées par la commune le prix des licences varie entre 20.000 et 30.000 dirhams par an. Le « loyer », ou « taxe professionnelle pour parc de gardiennage » doit être versé à la commune.

Mais ceux qui « louent » l’espace public ne sont pas forcément ceux qui l’exploitent. Ces intermédiaires, qui ont parfois plusieurs licences, sous-louent l’espace à des gardiens contre paiement d’une redevance fixe. Derrière les gardiens, il y a généralement un particulier-rentier, locataire de l’espace, qui impose ses conditions aux gardiens, qui, à leur tour, dictent leurs tarifs.  Comme les meilleures réglementations sont souvent détournées, il n’est pas rare que le gardien ne remette pas spontanément à l’automobiliste un ticket de stationnement. Il vole de l’argent à son employeur. Si on lui réclame le ticket, il change de ton, devient suppliant ou agressif et se plaint que les 5 ou 10 dirhams qui sont indiqués sur le ticket ne sont pas pour lui et qu’il ne touche rien. Il oublie de dire que la commune lui verse un salaire, insuffisant peut-être, mais c’est là un autre débat.

Les gardiens « autorisés » doivent acquitter une redevance annuelle variable.

Il y a évidemment des zones plus juteuses que d'autres, en particulier dans le centre-ville. En été, les parkings près des plages sont  une aubaine. Les voitures immatriculées à l’étranger sont des cibles convoitées

Les gardiens de voitures fixent leur tarif  

Dans quelques villes, les autorités locales ont pris l’initiative de faire afficher les tarifs dans plusieurs parkings gérés par la commune. Mais les gardiens ne respectent pas cette réglementation et exigent plus.

Un badge permet en principe d’identifier le gardien « autorisé », mais, souvent il n’en porte pas.

Vrai ou faux gardien, avec ou sans badge, on ne sait jamais combien il faut donner. Le gardien exige parfois d’être payé plein tarif même si l’arrêt n’a duré que quelques minutes, et même si quelqu’un est resté dans le véhicule. Si le gardien n’est pas satisfait du montant, il le fait savoir, s’il est poli, en regardant fixement la (les) pièces de monnaie dans sa paume grande ouverte, dans une invitation éloquente. Il s’en trouve qui n’hésitent pas à protester, voire à insulter l’automobiliste. Outre les insultes, l’automobiliste récalcitrant expose son véhicule à la dégradation.

A chaque arrêt, même si c’est pour une course mineure, il faut donner son obole au gardien. En multipliant par le nombre d’arrêts/jour ou de stationnements, on arrive à des sommes non négligeables déboursées chaque jour pour rien.

Le gardien doit engranger le maximum de pièces pour payer son "loyer" et dégager de quoi vivre.

Menaces, agressivité, contrainte

Les accrochages entre automobilistes et gardiens sont courants.  Il n’est pas rare que des gardiens en viennent aux mains avec des automobilistes qui refusent de se plier à leur diktat. En août 2019, à Saïdia, un automobiliste est mort des blessures que lui a infligées un gardien à la suite d’un désaccord sur le tarif.

La plupart du temps, on paie, pour ne pas s’engager dans un débat réducteur et des discussions sans intérêt. Certes, on peut toujours porter plainte contre les gardiens, mais, par manque de temps ou d’envie, rares sont ceux qui déposent des réclamations, découragés par les formalités.

Dimension sociale

Certains font valoir, en défense des gardiens de voitures, que ce sont en majorité de braves gens qui n’ont pas trouvé d’autre gagne-pain. Comme les vendeurs à la sauvette. L’informel est ainsi un pis-aller, face à une situation de chômage endémique. Ces « chômeurs déguisés » sont donc tolérés pour éviter qu’ils ne tombent dans la délinquance ou la criminalité.

Il est des gardiens qui se rendent utiles, en faisant des courses ou en aidant à transporter des sacs, mais ce n’est pas une règle générale. Travail pénible et éprouvant, dans des conditions difficiles : chaleur, froid, pluie, pollution. Sans compter la mauvaise humeur ou l'agressivité de certains automobilistes. Le gardien doit parfois courir au milieu de la chaussée pour ne pas rater une voiture qui démarre, s’exposant au danger.

Admettons. Cependant, c’est le principe lui-même de cette « prestation » qui est en cause.

-          A quoi sert réellement ce gardien? Quelle est sa valeur ajoutée ? Quelle est la réalité de la prestation qu’il est censé fournir et pour laquelle il perçoit une rémunération ? Tout automobiliste est capable de trouver une place où garer sa voiture, quand il y en a, et d’effectuer les manœuvres qu’il faut, sans avoir besoin de quelqu’un dont la contribution, superflue, se limite à vous crier des consignes alors même que vous ne lui avez rien demandé.

-          Que gardent ces gardiens ? En principe, un véhicule garé dans le centre-ville ou dans une rue passante ne risque pas grand-chose, mises à part les déprédations et rayures de carrosserie, que le gardien de toute façon ne peut ni voir ni empêcher. Surtout quand il s’agit de femmes âgées, d’enfants ou d’handicapés. D’ailleurs, le gardien n'apparait le plus souvent que pour réclamer ses dirhams.

-          Dans quelle mesure les gardiens sont-ils responsables en cas de dommage ou de vandalisation d'un véhicule ? Il est évident qu'ils ne sont pas assurés, - contre quoi que ce soit d'ailleurs. Allez poursuivre un gardien en cas de vol ou de dégâts subis par votre voiture.

En réalité, outre la légalité de cette activité, c’est son utilité même qui est en question.

Réglementer un « non-travail »

Des sociétés concessionnaires ont fait installer des horodateurs. Mais les gardiens s’insurgent et veulent « défendre leurs droits » ( !). A Casablanca, ils ont constitué un bureau des « gardiens des trottoirs et des services publics » (sic) affilié à la Confédération démocratique du travail. Ils ont manifesté devant le siège de la préfecture d'Anfa pour réclamer le renouvellement de leurs autorisations, tout en s’élevant contre la prolifération des horodateurs qui ont, selon eux, « envahi (!) toutes les rues » et ne leur laissent plus la possibilité de « travailler ».

Zone bleue+gardien= On paie deux fois pour le même « service ». Réponse d'un gardien: « La machine (l’horodateur) ne surveille pas votre voiture » (Certes, mais la différence, c'est que le payement dans les zones bleues est obligatoire, sinon c'est l’amende). Les petits arrangements ne manquent pas, permettant au gardien de vous « exonérer » du paiement du ticket de stationnement réglementaire. Parfois, il vous demande de laisser la vitre côté conducteur légèrement baissée pour qu’il puisse glisser un ticket s’il voit arriver le contrôleur. Vous vous trouvez ainsi, malgré vous, embarqué dans des magouilles de bas niveau.

En définitive, ce business du gardiennage de voitures est très juteux. Il enrichit quelques rentiers, aux dépens de la grande majorité de la population qui se voit imposer une « taxe » sans contrepartie, payable sur le champ et sans discussion possible. Si ce n’est pas de l’extorsion, ça y ressemble fort. On peut aussi considérer ces paiements comme de l’aumône pure et simple, mais une aumône forcée accordée à des mendiants déguisés, qui imposent leurs tarifs.

Redevance indue, aumône forcée, extorsion.

Et ce sont les automobilistes qui sont pressurés. N’est-ce pas leur faire endosser une responsabilité qui ne devrait pas être la leur ?

Certains ont demandé la « réglementation » de cette « activité ». L’Etat, disent-ils, doit intervenir pour mettre de l’ordre dans un secteur où, aujourd’hui, prévaut la loi de la jungle.

L’Etat doit, non pas « réglementer » ce gardiennage, mais y mettre fin.

De la même manière qu’il faut éradiquer la mendicité, il faut faire cesser le gardiennage des voitures dans la rue, sous toutes ses formes.

L’Etat, quand il le veut, sait se faire obéir. Malgré la « dimension sociale » de la vente à la sauvette, la médina à Rabat a bien été libérée des vendeurs qui en avaient envahi les rues et les trottoirs.