A l’ambassade américaine dans la capitale algérienne, lors du point de presse qu’il a donné en solo, le 31 mars 2022, le Secrétaire d’Etat Anthony Blinken a répondu à quatre questions, dont celles posées par deux journalistes algériens et qui, toutes deux, par un « curieux » hasard, portaient sur le Maroc et le Sahara marocain.
Le responsable américain a dit que les Etats-Unis continuent à appuyer le travail de l’Envoyé personnel des Nations Unies, Staffan de Mistrura, dans la conduite du processus politique sous les auspices des Nations Unies pour promouvoir un avenir pacifique et prospère aux populations de la région. Il est revenu sur ce point, en réponse à une question sur la reconnaissance américaine de la souveraineté marocaine sur les provinces du sud, pour affirmer que les Etats-Unis œuvrent pour une solution par la voie diplomatique et qu’il n’y a pas eu de changement dans la position de Washington.
Cette réponse d’Anthony Blinken n’est pas contradictoire avec le soutien maintes fois réitéré des Etats-Unis à la proposition marocaine d’autonomie. La diplomatie américaine opère dans deux dimensions, bilatérale d’un côté, multilatérale de l’autre, et le langage utilisé dans l’une ou l’autre, bien que cohérent, n’est pas forcément le même. Le processus conduit par l’ONU reste valable et il est le canal exclusif pour le règlement du différend. Il appartient désormais à De Mistura et au conseil de sécurité de tenir dûment compte des derniers développements, notamment de l’appui de plus en plus large de la communauté internationale à la proposition du Maroc pour mettre fin à ce différend entre le Maroc et l’Algérie.
Sur un autre registre, une déclaration de Blinken laisse perplexe. Le Secrétaire d’Etat américain, étrangement, a en effet dit : « les liens entre nos deux pays remontent loin dans le passé, en 1795, à un moment où la plupart des pays ne reconnaissaient pas encore notre jeune pays. Hassan Pacha Dey qui gouvernait ce qu’on appelait alors la Régence d’Alger, a signé un traité de paix avec notre premier président, George Washington. » Or, « dey » était le titre turc donné aux dirigeants des régences d'Alger, de Tripoli et de Tunis sous l'Empire ottoman. Alger était alors une province ottomane, pas un Etat indépendant et souverain. Et ça, Blinken ne peut pas ne pas le savoir…
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