vendredi 16 décembre 2022

La « rasd » et ses soutiens: Un clan sulfureux

                                                         El Observador, Montevideo, 14.12.2022

 

L’Uruguay annonce son intention de geler ses relations diplomatiques avec la « rasd ».

 La décision uruguayenne, si elle se confirme, mettra fin à une anomalie diplomatique et réparera une erreur historique. La reconnaissance de la « rasd » a eu lieu en 2007 sous la présidence du socialiste Tabaré Ramón Vázquez Rosas à la tête d’une alliance de la gauche incluant d'ex-Tupamaros (mouvement politique d'extrême gauche prônant la guérilla urbaine). Cet acte avait fait entrer l’Uruguay, pays démocratique avancé, dans un groupe restreint où il était en douteuse compagnie.

En effet, l’étrange entité qui a été proclamée sur le sol algérien le 27 février 1976 a été reconnue le lendemain par la république malgache, puis, au cours des jours suivants par l’Algérie et par d’autres pays africains.

L'appareil algérien s'est/a dépensé sans compter pour obtenir ces reconnaissances, en puisant généreusement dans ses pétrodollars et en n'hésitant pas à recourir au mensonge et à l'amalgame.   

Cependant, peu à peu la vérité a fini par triompher tant il est vrai qu’on ne peut pas tromper tout le monde tout le temps, et de nombreux pays ont retiré, gelé ou suspendu leur reconnaissance de la « rasd ».

Sur les trois Etats européens qui s’étaient laissé tenter, deux ont disparu : la Yougoslavie a éclaté tandis que la RDA a été absorbée par la RFA. L’Albanie, pour sa part, a corrigé son erreur en 2004.

En Asie, l’Inde a fini par revenir à de meilleurs sentiments en 2000, mettant ainsi fin à un grand et regrettable malentendu.

Plus récemment, le gouvernement suédois, au terme d'une période marquée par une forte tension dans les relations bilatérales et des démarches intensives, a renoncé, en janvier 2016, à reconnaitre la « rasd ».

Les derniers pays qui maintiennent leur reconnaissance de la « république » sont africains, asiatiques ou caribéens. Dans l’ensemble, on ne peut pas dire de ces pays qu'ils sont des modèles de démocratie et de respect des droits humains. Quelques-uns sont rangés dans la catégorie  d’Etats voyous ou font l’objet de sanctions. De l’Afrique du Sud à la Corée du Nord, en passant par l’Iran, sans oublier Cuba, le Venezuela et le Zimbabwe : régimes souvent corrompus, autoritaires, voire dictatoriaux, à l’image du régime algérien.

Feu le roi Hassan II a dit :

« Nous appartenons, nous les Marocains, à un club. […] Nos adversaires appartiennent à un clan ». (Antenne 2, 8 avril 1980)

Un clan sulfureux, où les généraux algériens et leurs acolytes du polisario sont en bonne compagnie.

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