Le terme de « consul » est apparu depuis le XI-XIIè siècle pour désigner un
« homme administrant la communauté de ses compatriotes » à
l’étranger. Peu à peu, des consuls ont été nommés dans les ports du bassin
méditerranéen, avec un accroissement considérable du nombre de consulats au
cours du xixe siècle.
A l’origine, le consul européen, lui-même un marchand, pouvait ne représenter
qu’une ville. Par la suite, le consul est devenu le représentant d’un État.
Il était chargé de protéger les intérêts de ses compatriotes et exerçait à
leur égard des fonctions judiciaires. Il renseignait sa corporation et éventuellement
son gouvernement sur les questions commerciales, économiques et politiques.
Le statut des consuls n’a été déterminé qu’en 1963, avec la signature d’une
convention internationale[1].
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Les
fonctions consulaires sont exercées par des postes consulaires. Elles peuvent
aussi être exercées par un service consulaire au sein d’une ambassade.
Le poste
consulaire est un service administratif d’un Etat (Etat d’envoi) implanté sur
le territoire d’un autre Etat (Etat de résidence).
Les « postes consulaires » peuvent être des
consulats généraux, consulats,
vice-consulats ou agences consulaires (ci-après « consulat » par
simplification). Le consulat exerce ses
fonctions dans les limites d’une circonscription consulaire donnée, qui peut
être soit l’ensemble du territoire d’un pays, soit une ville ou encore une
région, ou plusieurs régions.
L’Etat d’envoi fixe le siège, la catégorie et la
circonscription du poste consulaire, sous réserve de l’accord de l’Etat de
résidence.
Le consulat est ouvert à la suite de l’établissement de relations consulaires entre deux
Etats. L’existence de relations diplomatiques implique généralement le
consentement à l’établissement de relations consulaires. La rupture des
relations diplomatiques n’entraîne pas ipso facto la rupture des
relations consulaires. La réciprocité n’étant pas de mise, il n’y a pas
d’« échange de consulats » comme c’est parfois le cas pour les
ambassades.
Le consul
est nommé par son gouvernement au moyen d’un acte appelé « lettres de
provision » ou « commission consulaire ». Ce document doit être
soumis à l’Etat de résidence qui, alors, accorde au consul l’exequatur
(permission). En attendant l’exequatur, le consul est admis
provisoirement à exercer ses fonctions.
Le consulat exerce des fonctions en matière aussi
bien administrative, que judiciaire,
notariale, commerciale, culturelle, etc.
Le consulat est principalement chargé de la protection des intérêts de
son Etat, la
protection et l’assistance de ses nationaux, la fourniture de prestations
administratives et la délivrance de documents (passeports, visas, etc.). Les fonctionnaires
consulaires ont une mission générale d’information.
On
distingue deux catégories de consuls, les consuls de carrière et les consuls honoraires. Les premiers sont des diplomates
de carrière (ou assimilés), rémunérés par leur Etat. Les seconds sont souvent citoyens
de l’État dans lequel ils exercent, choisis parmi les personnes ayant un statut
social élevé. En principe, ils ne sont pas rétribués.
Les fonctionnaires consulaires sont
tenus au respect des lois et règlements de l’Etat de résidence. Les fonctionnaires consulaires de carrière ne
peuvent exercer à titre privé aucune activité professionnelle ou commerciale.
L’Etat de résidence doit traiter les fonctionnaires consulaires avec
respect et « prendre toutes mesures appropriées pour empêcher toute
atteinte à leur personne, leur liberté et leur dignité ».
Les consulats peuvent hisser leur pavillon national sur les
bâtiments occupés par le poste consulaire et la résidence du chef de poste
consulaire.
Pour pouvoir s’acquitter de leur mission, les
consulats bénéficient d’immunités, telle l’inviolabilité de leurs locaux et
leurs archives, et de privilèges (exemptions fiscales). Les fonctionnaires
consulaires de carrière jouissent de l’inviolabilité, l’immunité de
juridiction, l’exemption fiscale, l’exonération des droits de douane et
l’exemption de la visite douanière.
[1] Convention sur les
relations consulaires conclue à Vienne le 24 avril
1963. Adhésion du Maroc : 23.02.1977, entrée en vigueur : 25 mars
1977. Voir Dahir n° 1-77-196 du 8 mai 1978 (B.O. n° 3501 du 5.12.1979).
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