samedi 12 décembre 2020

Sahara marocain : Territoires « libérés » ?

Le polisario claironne qu’il a réussi à « libérer » la partie du Sahara, environ le tiers, qui se trouve entre le mur de défense et la frontière. Les séparatistes cherchent ainsi à doter la « rasd » de l’élément qui lui fait défaut, l’assise territoriale.

En réalité, le Maroc a volontairement construit le mur à quelques kilomètres de la frontière internationale, pour éviter tout incident. La zone est subdivisée comme on le sait en trois parties : une zone tampon de 5 km de large, une zone d’accès restreint (25 km) et une zone soumise à des restrictions limitées (le reste du territoire). Au moment du cessez-le-feu, la zone à l’est du mur était inhabitée. Petit à petit, en violation des accords, les séparatistes se sont infiltrés dans la région dans le but évident d’imposer un fait accompli et de modifier le statut de la zone. Le Maroc, avant comme après l’entrée en vigueur des accords de cessez-le-feu, a attiré l’attention des Nations Unies sur les agissements illégaux du polisario.

Dès le 3 septembre 1991, après l’incursion d’éléments du polisario dans la région de Tifariti, feu le roi Hassan II a adressé une lettre au Secrétaire général des Nations unies lui demandant de « prendre les mesures urgentes pour que les choses se retrouvent dans la situation qui se doit, notamment par le retrait hors du territoire de ces bandes armées ». Le Souverain a ajouté : « Le Maroc, qui a la responsabilité du maintien de l’ordre et de la sécurité à l’intérieur des frontières internationalement reconnues du territoire, pourrait de ce fait entreprendre des opérations de police et de nettoyage ».

La démarche marocaine a été par la suite réitérée à plusieurs reprises.

C'est dans la zone soumise à des restrictions limitées que sont organisées, par le polisario, en violation des accords, des « marches », des parades militaires, des "visites officielles" et des spectacles destinés aux caméras de la télévision. C’est à Bir Lahlou que sont reçus des diplomates étrangers

Le Maroc a régulièrement souligné le caractère illégal des activités qui sont menées par les séparatistes dans la zone. Il a attiré l’attention de l’ONU sur le danger que le polisario fait courir aux civils qu’il mobilise pour sa propagande.

Le polisario a opté pour l’escalade dans ses provocations en entreprenant de déplacer ses structures administratives des camps de Tindouf à Bir Lahlou et Tifariti, provoquant une réaction ferme du Maroc, qui a considéré à juste titre ces actions comme un casus belli. Le conseil de sécurité lui a donné raison et demandé au polisario de mettre fin à ses agissements.

Des médias ont évoqué l’intention qui est prêtée au groupe séparatiste de transférer les camps de Tindouf à la zone à l’est du mur. L’Algérie voudrait-elle se débarrasser du boulet que représentent pour elle ceux qu’elle appelle des « réfugiés » ? Cette hypothèse est à première vue séduisante pour le polisario, mais elle ne paraît pas envisageable pour la simple raison que rien n’indique que le pouvoir algérien serait disposé à lever le pied. Sans compter que toute nouvelle provocation dans la zone pourrait pousser le Maroc à entreprendre une « opération de police et de nettoyage » d’envergure pour mettre fin au mythe des « territoires libérés ».

 

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