Des "réfugiés", vraiment ?
27
avril 2019
La pseudo "république" du
polisario a été proclamée sur le sol algérien. C'est le seul cas connu où un
Etat met une portion de son territoire à la disposition d'un groupe armé pour y
créer un "Etat". Cette étrange entité ne possède aucun des éléments
constitutifs d'un Etat souverain, tels que définis par le droit international,
à savoir un territoire et une population sur lesquels s'exerce une autorité
effective et exclusive. La situation de la "rasd" est sans précédent:
on connaît les cas de gouvernements en exil, les exemples ne manquent pas, mais
le concept de pays en exil est totalement inédit. Cette invention singulière
porte du reste la marque de ses créateurs, depuis la dénomination
grandiloquente jusqu'aux couleurs du "drapeau", en passant par
l'idéologie et la phraséologie "révolutionnaires". L'œuvre en entier
apparaît comme surréaliste :
-Or donc, voici une république en exil,
dont les lois s’appliquent sur une portion du territoire algérien, que le
gouvernement d’Alger a complaisamment accepté de placer sous juridiction du
polisario;
-Une république qui dit vivre de l’aide
humanitaire internationale, mais qui entretient un réseau diplomatique à faire
pâlir d’envie nombre d’Etats indépendants;
-Une république dont la population est constituée, nous dit-on, exclusivement de "réfugiés" ;
-Des "réfugiés" dont personne ne connaît le nombre exact, pour la bonne raison que l’Algérie s’oppose prudemment à leur recensement.
-Une république dont la population est constituée, nous dit-on, exclusivement de "réfugiés" ;
-Des "réfugiés" dont personne ne connaît le nombre exact, pour la bonne raison que l’Algérie s’oppose prudemment à leur recensement.
Au demeurant, les personnes retenues
dans les camps répondent-elles réellement à la définition de réfugiés selon la
convention de Genève ?
Un réfugié, rappelons-le, est une
personne qui ne peut pas retourner dans son pays ou ne veut pas y retourner de
crainte d’y être persécutée.
Or, rien n'empêche les habitants des
camps de Tindouf de retourner dans leur pays, le Maroc, qui leur ouvre les
bras. Des milliers d'entre eux ont répondu à l'appel "la patrie est
clémente et miséricordieuse".
D'autre part, les camps de Tindouf
présentent une particularité unique au monde : ce sont les seuls « camps de
réfugiés » dans lesquels des militaires vivent au milieu des civils et y détiennent
des prisonniers !
Mais ce n’est pas l’unique originalité
de ces lieux, en violation de toutes les conventions internationales : les
"réfugiés" n’ont aucune liberté de mouvement, ils ne peuvent pas
quitter les camps, ils ne sont pas autorisés à se déplacer librement sur le
territoire algérien, encore moins s’installer dans le lieu de leur choix, leurs
enfants ne peuvent pas fréquenter les écoles algériennes et ils ne peuvent pas
s’adresser aux tribunaux algériens.
Peut-on, dans ces conditions, parler de
"camps de réfugiés" ?
Le Maroc a toujours demandé la levée du
contrôle imposé par les autorités algériennes sur les camps de Tindouf, pour
permettre à ceux qui le souhaitent, conformément aux conventions
internationales, de rentrer chez eux. Mais le gouvernement algérien refuse
d'ouvrir les portes des camps, violant la convention sur le statut des réfugiés
de 1951, qui lui impose de permettre aux réfugiés de "choisir leur lieu de
résidence et d'y circuler librement". Une ONG américaine, le Conseil américain
pour les prisonniers de guerre marocains, a lancé en mai 2006, un appel dans ce
sens au Haut Commissariat des Nations unies aux Droits de l'Homme, demandant de
placer les camps de Tindouf sous contrôle international et d'accorder aux
réfugiés la liberté de mouvement.
« Où sont passées les centaines de
millions d’euros accordées sous forme d’aides humanitaires, lesquelles
dépassent les 60 millions d’euros par an, sans compter les milliards affectés à
l’armement et au soutien de la machine de propagande et de répression utilisée
par les séparatistes ? » s’est demandé le roi Mohammed VI dans le discours du 6
novembre 2015.
Pourquoi, s’est encore interrogé le roi, l’Algérie, qui a « dépensé des
milliards dans sa croisade militaire et diplomatique contre le Maroc » n’a rien
fait pour améliorer les conditions de vie des habitants des camps de Tindouf,
sans égards pour leur dignité en les réduisant malgré eux à « l’état de
quémandeurs d’aides humanitaires » ?
Les camps de Tindouf sont le cœur du
problème.
Paradoxalement, c'est à la fois la
carte maîtresse du polisario et son talon d'Achille. En effet, pour leur
malheur, les "réfugiés" constituent un fonds de commerce vital, une
carte précieuse à laquelle le gouvernement algérien et le polisario ne peuvent
pas renoncer, sous peine de voir s'écrouler tout leur montage.
Ce montage/enfumage ne tient qu'à un
fil : s'il n'y a pas de "réfugiés", il n'y a pas de
"peuple". Pas de peuple, pas de "mouvement de libération"
et encore moins de "rasd".
S'il faut "frapper là où ça fait mal", tout l'effort doit porter sur la dénonciation de la situation dans les camps ainsi que sur la mise en question du statut des personnes qui y sont retenues contre leur gré.
S'il faut "frapper là où ça fait mal", tout l'effort doit porter sur la dénonciation de la situation dans les camps ainsi que sur la mise en question du statut des personnes qui y sont retenues contre leur gré.
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