lundi 13 mai 2019

Les camps de Tindouf (2)


Des "réfugiés", vraiment ?
27 avril 2019


La pseudo "république" du polisario a été proclamée sur le sol algérien. C'est le seul cas connu où un Etat met une portion de son territoire à la disposition d'un groupe armé pour y créer un "Etat". Cette étrange entité ne possède aucun des éléments constitutifs d'un Etat souverain, tels que définis par le droit international, à savoir un territoire et une population sur lesquels s'exerce une autorité effective et exclusive. La situation de la "rasd" est sans précédent: on connaît les cas de gouvernements en exil, les exemples ne manquent pas, mais le concept de pays en exil est totalement inédit. Cette invention singulière porte du reste la marque de ses créateurs, depuis la dénomination grandiloquente jusqu'aux couleurs du "drapeau", en passant par l'idéologie et la phraséologie "révolutionnaires". L'œuvre en entier apparaît comme surréaliste :
-Or donc, voici une république en exil, dont les lois s’appliquent sur une portion du territoire algérien, que le gouvernement d’Alger a complaisamment accepté de placer sous juridiction du polisario;
-Une république qui dit vivre de l’aide humanitaire internationale, mais qui entretient un réseau diplomatique à faire pâlir d’envie nombre d’Etats indépendants;
-Une république dont la population est constituée, nous dit-on, exclusivement de "réfugiés" ;
-Des "réfugiés" dont personne ne connaît le nombre exact, pour la bonne raison que l’Algérie s’oppose prudemment à leur recensement.
Au demeurant, les personnes retenues dans les camps répondent-elles réellement à la définition de réfugiés selon la convention de Genève ?
Un réfugié, rappelons-le, est une personne qui ne peut pas retourner dans son pays ou ne veut pas y retourner de crainte d’y être persécutée.
Or, rien n'empêche les habitants des camps de Tindouf de retourner dans leur pays, le Maroc, qui leur ouvre les bras. Des milliers d'entre eux ont répondu à l'appel "la patrie est clémente et miséricordieuse".
D'autre part, les camps de Tindouf présentent une particularité unique au monde : ce sont les seuls « camps de réfugiés » dans lesquels des militaires vivent au milieu des civils et y détiennent des prisonniers !
Mais ce n’est pas l’unique originalité de ces lieux, en violation de toutes les conventions internationales : les "réfugiés" n’ont aucune liberté de mouvement, ils ne peuvent pas quitter les camps, ils ne sont pas autorisés à se déplacer librement sur le territoire algérien, encore moins s’installer dans le lieu de leur choix, leurs enfants ne peuvent pas fréquenter les écoles algériennes et ils ne peuvent pas s’adresser aux tribunaux algériens.
Peut-on, dans ces conditions, parler de "camps de réfugiés" ?
Le Maroc a toujours demandé la levée du contrôle imposé par les autorités algériennes sur les camps de Tindouf, pour permettre à ceux qui le souhaitent, conformément aux conventions internationales, de rentrer chez eux. Mais le gouvernement algérien refuse d'ouvrir les portes des camps, violant la convention sur le statut des réfugiés de 1951, qui lui impose de permettre aux réfugiés de "choisir leur lieu de résidence et d'y circuler librement". Une ONG américaine, le Conseil américain pour les prisonniers de guerre marocains, a lancé en mai 2006, un appel dans ce sens au Haut Commissariat des Nations unies aux Droits de l'Homme, demandant de placer les camps de Tindouf sous contrôle international et d'accorder aux réfugiés la liberté de mouvement.
« Où sont passées les centaines de millions d’euros accordées sous forme d’aides humanitaires, lesquelles dépassent les 60 millions d’euros par an, sans compter les milliards affectés à l’armement et au soutien de la machine de propagande et de répression utilisée par les séparatistes ? » s’est demandé le roi Mohammed VI dans le discours du 6 novembre 2015. 
Pourquoi, s’est encore interrogé le roi, l’Algérie, qui a « dépensé des milliards dans sa croisade militaire et diplomatique contre le Maroc » n’a rien fait pour améliorer les conditions de vie des habitants des camps de Tindouf, sans égards pour leur dignité en les réduisant malgré eux à « l’état de quémandeurs d’aides humanitaires » ?
Les camps de Tindouf sont le cœur du problème.
Paradoxalement, c'est à la fois la carte maîtresse du polisario et son talon d'Achille. En effet, pour leur malheur, les "réfugiés" constituent un fonds de commerce vital, une carte précieuse à laquelle le gouvernement algérien et le polisario ne peuvent pas renoncer, sous peine de voir s'écrouler tout leur montage.
Ce montage/enfumage ne tient qu'à un fil : s'il n'y a pas de "réfugiés", il n'y a pas de "peuple". Pas de peuple, pas de "mouvement de libération" et encore moins de "rasd".
S'il faut "frapper là où ça fait mal", tout l'effort doit porter sur la dénonciation de la situation dans les camps ainsi que sur la mise en question du statut des personnes qui y sont retenues contre leur gré.

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