samedi 11 mai 2019

Vœux électroniques

A la fin de l’année, comme en d’autres occasions, il est de tradition d’échanger des vœux. Jadis, on écrivait des lettres, qui mettaient des jours, voire des semaines pour arriver à bon port. Par la suite, l’usage des cartes de vœux s’est généralisé. Par manque d'espace, le texte s'en est trouvé forcément réduit. On s'est limité à des formules abrégées. Mais elles étaient rédigées à la main et signées. Hélas, le courrier électronique, a pris le relais. C’est tellement plus pratique, on n'a même plus besoin ni d'enveloppe, ni de timbre !


Le progrès n’ayant pas de limite, aujourd'hui, certains se contentent d’envoyer de leur téléphone portable des « messages courts », ou SMS, rédigés parfois dans un langage abrégé, codé, émoticônes en sus. Effort minimum, d’autant plus qu’on retrouve souvent le même texte, piqué ça et là.
Et que dire de ceux qui transfèrent des vidéos ou des images « Gif » faits par d’autres ? Ceux qui se contentent d’un « avis général » à tous les amis Facebook ? Ou encore ceux qui recourent aux « envois groupés », véritables « messages circulaires » sans âme et sans charme, des vœux stéréotypés et impersonnels qui, d'un geste, sont expédiés aux quatre coins de la planète. De sorte qu’en période de fêtes, les boites de messagerie et les téléphones portables sont inondés d’un flot de vidéos, d’images et de textes robotisés, boursouflés, insipides et sans grande originalité. Il est difficile d'en  jurer,  mais  on  peut raisonnablement penser que peu de gens se donnent vraiment la peine de lire ces vœux électroniques. L'important, semble-t-il, étant d'en envoyer au plus grand nombre. Chacun se croit obligé de se plier à ce rite, pour être en paix avec sa conscience, le devoir accompli. Et on s’offusque si on ne reçoit pas de réponse ! Inutile de dire que ces publipostages virtuels finissent souvent dans la corbeille.
Certes, on peut penser qu’après tout, ce n’est pas si grave et que « c’est l’intention qui compte ». C’est même écologique, dans la mesure où une grande quantité de papier est épargnée.
On peut aussi, en revanche, estimer que les usages doivent continuer à être respectés en tout lieu et à toute époque, internet ou pas.
Hélas, on imagine mal qu’on revienne un jour aux saines habitudes d'antan, lorsque les vœux étaient envoyés par lettre manuscrite ou par carte personnalisée. Ces vœux-là font toujours plaisir à recevoir et on y répond volontiers. Au moins, on peut être certain que leur auteur a pris de son temps et fait un réel effort pour écrire, pas (pas seulement) pour se débarrasser d’une corvée.
Si le temps – ou l’envie – manquent, ne vaut-il pas mieux s’abstenir ?

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