samedi 11 mai 2019

Maroc-Union africaine

Édito
Diplomatica 76-77, février 2017
 
Le retour du Maroc au sein de sa famille institutionnelle africaine coïncide avec le départ d’un de nos adversaires les plus acharnés, la désormais ancienne présidente de la commission de l’organisation, Mme Dlamini-Zuma. Jusqu’au bout, avec un groupe réduit de pays hostiles, elle aura tout essayé pour empêcher l’adhésion du Maroc. Non contente d’avoir retardé la distribution de la demande marocaine d’adhésion aux Etats membres, elle n’a pas notifié au Maroc son admission alors même que la demande de notre pays avait largement recueilli le nombre de voix requis. Le Conseil de Paix et de Sécurité de l’UA, qui n’est pas concerné par les adhésions, s’en est mêlé à son tour. Au cœur de l’été, le 12 août 2016, son président, algérien, a sollicité l’avis du conseiller juridique de la commission de l’UA au sujet de la procédure- d’adhésion d’un Etat à l’Union. Le conseiller, Vincent Nmehielle, de nationalité sud-africaine (il a été nommé une semaine plus tard secrétaire général de la BAD...), dans un exposé pour le moins complaisant, a essayé sans convaincre de faire prévaloir une interprétation généreuse de l’Acte de l’UA pour lui faire dire ce qu’il ne dit pas et ainsi suggérer que des conditions soient imposées à l’«Etat » qui demanderait son adhésion. Que n’a-t-on été aussi pointilleux lorsque la « rasd » a été admise à l’OUA, en violation flagrante de la Charte !
De nouveau, le 13 novembre dernier, onze pays, dont l’Algérie et l’Afrique du sud, ont mis à contribution le conseiller juridique pour tenter de retarder l’admission du Maroc Peine perdue. Ils ont échoué à imposer un débat sur la candidature du Maroc et c’est heureux, car ce débat aurait fait renaître de leurs cendres de vieilles querelles portant en elles les germes de la division.
Le retour effectif de la délégation marocaine à son siège dans l’organisation africaine sera un grand moment de retrouvailles familiales chargé d’émotion, tout comme le fut, en 1984, son départ. Il couronnera, après des années de préparation patiente et de contacts intenses une œuvre royale marquée du saut de la lucidité et de la résolution sereine. Au-delà du sentiment de satisfaction, légitime, que procure ce premier test réussi, c’est la perspective pour le Maroc, d’être désormais en mesure d’évoluer dans son espace continental, sans se heurter aux obstacles du passé, qui est à la fois exaltante et porteuse de défis futurs. Le Maroc fera entendre sa voix, de L’intérieur, pour apporter sa contribution sur les grandes questions intéressant le destin et les intérêts de l’Afrique. En même temps, il s’emploiera à reprendre l’initiative pour regagner le terrain perdu à Addis-Abeba et mettre un terme aux dérives et aux atteintes à ses intérêts supérieurs.
C’est un acteur majeur de la scène africaine qui reprend sa place, et qui entend assumer pleinement ses responsabilités et jouer son rôle. Le temps où certains faisaient la pluie et le beau temps dans les coulisses de l’UA est bel et bien révolu.

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